Les pauvres dans les ProverbesSample

« Le pauvre est haï même par son proche, mais ceux qui aiment le riche sont nombreux. » (Proverbes 14.20) Ce type de textes du livre des Proverbes nous décrit le monde tel qu’il est… et nous laisse le soin d’en tirer nos propres conclusions. Il ne dit pas (enfin pas explicitement) si la situation dont il parle est bonne ou mauvaise et il ne nous dit pas non plus comment nous devrions réagir face aux vérités qu’il affirme.

Alors que devrions-nous faire après avoir lu un verset comme celui-là ?

Nous pouvons commencer par une constatation : la Bible est un livre réaliste ! Elle n’embellit pas la réalité. Qu’elle décrive l’état de notre cœur, les conditions de vie des pauvres, la dureté ou l’hypocrisie des relations humaines, dans tous les cas, elle dit vrai. Si nous sommes lucides, nous devons bien admettre que ses diagnostics sont exacts.

En se contentant de nous présenter les choses telles qu’elles sont, le texte nous oblige à réfléchir. Pourquoi le pauvre est-il haï même par son proche ? Sans doute parce qu’il est perçu comme un fardeau, quelqu’un qu’il faut aider sans rien recevoir en retour. Pourquoi ceux qui aiment le riche sont-ils nombreux ? Parce que leur « amour » est intéressé. Ce n’est d’ailleurs pas forcément un calcul cynique : très souvent nous aimons des personnes dont nous espérons recevoir quelque chose qui nous semble bien.

Si nous devions nous identifier à quelqu’un dans ce verset, qui serait-ce ? Le pauvre ? Le riche ? Le proche qui hait ? Ceux qui aiment le riche ? Qu’est-ce que Dieu demande de nous par rapport à ce que ce passage de sa Parole met sous nos yeux ?

Peut-être que la meilleure réponse à cette dernière question consiste à considérer Jésus : lui s’est comporté à l’opposé des comportements décrits dans ce verset. Il n’a pas haï le pauvre : au contraire, il s’est fait proche de lui – de nous, qui sommes tous pauvres devant Dieu – et il n’a pas cherché à flatter les riches par intérêt ou à profiter de son influence pour devenir un gourou prospère. Il a au contraire souligné la difficulté pour les riches d’entrer dans le Royaume de Dieu (cf. Matthieu 19.23).

À sa suite, nous sommes appelés à une attitude « contre-culturelle », à aimer même là où nous ne pouvons pas espérer recevoir la pareille : « Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour et que ce ne soit ta rétribution. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux, puisqu’ils n’ont pas de quoi te rétribuer ; car tu seras rétribué à la résurrection des justes. » (Luc 14.12-14)