Il était une fois … JonasExemple

Jour 5

Jonas est très irrité par la compassion de Dieu envers les Ninivites. Il en fait quasiment le reproche au Seigneur. On peut imaginer qu’il ronchonne entre ses dents en disant « je l’avais bien dit… ».

Quand il voit que les Ninivites ne recevront pas le châtiment qu’ils méritent, il s’en plaint à Dieu. Il a prophétisé, mais avec l’espoir que le Seigneur maintiendrait le jugement sur ce peuple.

Jonas préfère mourir plutôt que d’accepter la volonté de Dieu.

Quel paradoxe ! Ce Dieu qui vient de sauver la vie de 120 000 êtres humains (Jonas 4, 11) prendrait la vie de son prophète ?

Fais-tu bien de t’irriter ?

Dieu renvoie le prophète à une saine réflexion.

Pour toute réponse, Jonas sort de la ville et se construit une petite cabane pour voir ce qu’il adviendra de Ninive.

Dieu profite de cette occasion pour donner une leçon à son prophète. Il se montre compatissant en lui fournissant l’ombre d’un ricin dont on sait qu’il connaît une croissance rapide.

Maintenant que Jonas se sent à l’aise, le Seigneur envoie un ver pour faire périr la plante qui fane aussi vite qu’elle a poussé.

Jonas se trouve sans son abri éphémère et doit supporter le vent chaud du désert et le soleil à son zénith. Son envie de mourir redevient le centre de sa pensée.

Fais-tu bien de t’irriter ?

Dieu pose à nouveau la question à Jonas, mais cette fois en rapport avec la plante. Jonas s’estime légitime dans sa revendication pour un seul végétal pour lequel il n’a rien entrepris. Combien plus grande est la légitimité de Dieu vis-à-vis du peuple de Ninive, Lui qui a mis tout en œuvre pour l’épargner.

Et le livre de Jonas se termine sans nous expliquer si le prophète est ou non revenu de son irritation.

Fais-tu bien de ne pas pardonner ?

Jonas a désobéi puis a obéi du bout des lèvres.

Il connaît la compassion de Dieu qui pardonne au pécheur, mais il refuse de faire de même.

Cette miséricorde divine au bénéfice de laquelle il se trouve, le met en colère lorsqu’elle s’applique à ses ennemis (et ennemis de son peuple).

Il préfère mourir plutôt que de comprendre et accepter le point de vue de Dieu.

Jonas est irrité, en colère.

Le décor de ce dernier chapitre devait être bien compris des premiers lecteurs. L’arbuste (en hébreu kikajon) est très proche du ricin, raison pour laquelle on traduit par ce mot. Celui-ci est particulièrement connu aujourd’hui pour son huile laxative. Mais il est bon de savoir que tout dans cet arbuste est toxique et… irritant, jusqu’à provoquer la mort par empoisonnement !

Imagine la scène : Jonas irrité qui s’assied sous « l’arbre de l’irritation »…

Fais-tu bien de t’irriter ?

Et si la question t’était posée, qu’elle serait ta réponse ?

Tout comme moi tu es au bénéfice de la grâce de Dieu… que personne ne mérite ! Mais lorsqu’il s’agit de pardonner à autrui, notre compassion — pour ne pas dire notre obéissance — se transforme en incompréhension qui génère de la colère et de l’irritation.

Je t’invite à méditer la parabole que Jésus nous laisse dans Matthieu 18, 23-35.

Que l’exemple de Jonas, tout comme cette parabole, te permette de passer au-dessus de ton ressenti et de tes blessures afin que tu puisses obéir pleinement.

Car, souviens-toi : 14Car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous ; 15mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos fautes. Matthieu 6, 14-15