Il était une fois … JonasExemple

Jour 4

Revenu dans sa ville, Jonas reçoit à nouveau l’ordre de Dieu de se rendre à Ninive pour prophétiser sur elle. Et cette fois, il obéit.

Le texte hébreu offre la particularité de présenter Ninive comme une grande ville, mais également comme une ville importante aux yeux de Dieu qui se soucie des Ninivites.

Il faut trois jours de marche pour la parcourir. Cela peut faire référence à l’étendue de la ville, mais aussi au nombre de jours nécessaires à Jonas pour prophétiser partout sans oublier un seul endroit.

Jonas n’y prophétise que durant le « voyage d’une journée » (traduction littérale du début du verset 4). Jonas obéit, mais sans enthousiasme.

Il crie « encore 40 jours et Ninive sera renversée ». Là encore, l’hébreu joue sur deux significations du verbe. Celui-ci (hapakh) signifie effectivement détruire, mais dans la forme verbale du texte, il prend le sens de « se tourner », « se changer », voire « passer d’un état à un autre ».

La lecture du livre de Jonas ne permet pas de déterminer l’espace-temps entre les différentes phases de l’histoire. Il est impossible de connaître le lieu où le grand poisson a vomi Jonas, et donc encore moins le temps que ce dernier a mis pour rentrer en Israël. Par contre, nous savons que le prophète n’a pas pu effectuer la marche de 750 km (distance entre le nord d’Israël et Ninive) en quelques jours seulement.

Dans cet intervalle, le récit des marins est véhiculé par les marchands qui sillonnent le Proche-Orient antique. Il est donc très probablement arrivé jusqu’à Ninive.

Dès lors, lorsque les Ninivites voient arriver ce prophète englouti par un grand poisson et prêt à leur délivrer un message de Dieu, ils entendent l’avertissement et se détournent de leur mauvaise voie. Même le roi comprend l’importance du message et proclame un édit.

Cependant, il semble que la parole de Jonas ne soit pas explicite quant à l’absence de jugement en cas de repentir. En effet, le roi, après avoir ordonné de changer d’attitude, laisse sous-entendre qu’il n’est pas certain que Dieu renoncera à détruire Ninive.

Comme nous le verrons demain, au lieu de se réjouir de ce que Dieu annule la destruction de Ninive, Jonas trouve cette décision très mauvaise et en est irrité…

Obéir à contrecœur, est-ce vraiment obéir ?

Jonas, malgré la seconde chance que Dieu lui offre, répond à cet appel avec un cœur lourd et réticent. Il prêche, mais seulement une journée au lieu des trois prévues, et ne semble pas transmettre tout le message que Dieu lui a confié.

Pourtant, son annonce produit un impact inattendu : les Ninivites se repentent sincèrement, et Dieu, dans Sa miséricorde, retire le châtiment qu’Il avait prévu. Ce qui aurait dû remplir Jonas de joie nourrit au contraire sa colère. Il refuse d’accepter que ce peuple, qu’il méprise, reçoive le pardon de Dieu.

Jonas, prophète de Dieu, obéit, mais pas de tout son cœur.

Et toi, comment obéis-tu à l’appel de Dieu à pardonner ? Offres-tu un pardon de façade, seulement visible, ou un pardon sincère qui jaillit de ton cœur ?

Quel que soit ton rôle ou ton ministère, il peut être terni par un refus de pardonner, même à une seule personne. Ce manque de pardon empêche l’obéissance véritable, celle que Dieu désire.

Comme nous l’avons vu hier, « L’obéissance vaut mieux que les sacrifices » (1 Samuel 15.22). Jésus le rappelle également dans Matthieu 7.21 : ce ne sont pas ceux qui proclament son nom, mais ceux qui font la volonté de son Père qui entreront dans le Royaume des cieux.

Alors, où en es-tu dans ton obéissance ?

Souviens-toi des paroles de Jésus :
« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos fautes. » (Matthieu 6.14-15).

L’obéissance sincère commence par un pardon sincère.