Pourquoi tant de chrétiens ont perdu leur premier amourExemple

Jour 1 — Retrouver l’intimité : donner du temps, chercher la face

L’intimité avec Dieu ne naît pas d’un slogan ni d’un chant répété : elle se tisse dans le temps donné. Comme dans un mariage, vingt minutes expédiées entretiennent surtout des miettes relationnelles. Quand on s’attarde, le cœur s’ouvre et la présence se révèle. Concrètement, cela passe par un lieu secret où l’on se retire vraiment : porte fermée, téléphone en mode avion, silence choisi, puis Bible ouverte, prière simple et élan d’adoration. Jésus encourage ce rendez-vous discret avec le Père.

Cette pratique n’est pas réservée à ceux qui ont des journées vides. Beaucoup se lèvent tôt, travaillent dur, élèvent des enfants, rentrent épuisés. Dieu le sait. L’essentiel est d’offrir sincèrement le temps que l’on a. Même de courts « micro-rendez-vous » changent une journée : s’arrêter 30 à 60 secondes à chaque heure, détourner son attention des tâches, dire « Seigneur, je t’aime », puis reprendre son activité. Ainsi se forme une conscience continue de sa présence. C’est l’esprit de Frère Laurent : retourner une omelette « pour l’amour de Dieu » et trouver la même onction à la cuisine qu’à la chapelle.

Trois ressorts s’entrelacent et s’allument mutuellement : la Parole, la prière, l’adoration. Lire stabilise les pensées, l’Esprit souffle sur un verset, la bouche répond en prière, puis la louange jaillit presque d’elle-même. On ne « fabrique » pas l’amour de Dieu : on répond à son amour premier (1 Jean 4:19). Revenir souvent à l’Évangile et à la croix ranime le cœur : comme la pécheresse pardonnée qui aime beaucoup parce qu’il lui a été beaucoup pardonné (Luc 7:47), se souvenir de ce dont Jésus nous a délivrés rallume l’adoration.

Chercher sa face plutôt que seulement sa main clarifie la priorité. Les bénédictions ne sont pas méprisées, mais elles suivent la personne lorsque nous la poursuivons. Parfois, il faut demeurer sans rien ressentir : rester devant Dieu, Bible ouverte, jusqu’à ce qu’un souffle fasse naître un chant ou une phrase de prière (Jean 15). D’autres fois, une rencontre semble tarder, comme si le ciel jouait à cache-cache ; ce n’est ni un refus ni une punition, mais une invitation à persévérer. Dieu promet que nous Le trouverons si nous Le cherchons de tout notre cœur (Jérémie 29:13).

L’intimité se vit aussi selon les saisons. Une jeune maman n’a pas deux heures de silence ; un ouvrier au soleil n’a pas l’énergie d’une retraite prolongée. Qu’importe : l’important est d’offrir un vrai oui, proportionné à la réalité du moment. Et lorsque la fatigue rend tout difficile, on peut « marquer le temps » : un pas à part, un chuchotement d’amour, une page de l’Écriture lue lentement. Avec le temps, ces petits oui alignés tissent une grande fidélité.

Le chemin est simple, mais exigeant : du temps, du lieu, de la constance. Donne-lui plus que des miettes. Cherche sa face. Laisse la Parole allumer la prière et la prière prolonger l’adoration. Et découvre que lorsque tu poursuis le Bien-Aimé, Sa main te rejoint — mais surtout, son cœur t’attrape.