Pourquoi tant de chrétiens ont perdu leur premier amourExemple

Jour 2 — Les dons ne remplacent pas l’intimité

Dans le royaume de Dieu, les dons ne prouvent pas la profondeur de la relation. On peut exercer un ministère puissant, prêcher avec autorité, chasser les démons et voir des miracles, sans pour autant être connu du Seigneur. Jésus le dit clairement : « Plusieurs me diront : Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom ? » Et pourtant, il répondra : « Je ne vous ai jamais connus ». Ce passage effraie, car il révèle une vérité que beaucoup préfèrent ignorer : les œuvres peuvent exister sans intimité.

Les dons spirituels sont des cadeaux divins, non des preuves d’approbation. Dieu honore sa Parole, même lorsqu’elle sort d’une bouche imparfaite. On peut imposer les mains et voir une guérison s’opérer, non parce que l’on est pur, mais parce que Dieu reste fidèle à ses promesses. Pourtant, l’onction véritable — celle qui marque un ministère d’un poids de gloire — ne s’achète pas. Elle découle d’une vie d’union avec le Saint-Esprit.

Ceux qui cultivent la présence de Dieu deviennent des porteurs de Sa gloire. Pierre, après avoir passé tant de temps dans la présence, dégageait une telle onction que son ombre guérissait les malades (Actes 5:15). Ce n’était pas une technique, mais le fruit d’une amitié constante avec le Saint-Esprit. De même, Paul voyait des miracles à travers les linges qu’il touchait, non parce qu’il possédait un secret, mais parce que la présence qu’il portait imprégnait tout ce qu’il faisait. L’intimité engendre la puissance authentique ; l’activisme, lui, ne laisse qu’une coquille vide.

Beaucoup servent l’épouse de Christ — l’Église — mais négligent l’Époux. Ils s’épuisent dans le service, confondant l’engagement avec la communion. Or, rien ne remplace la relation avec Jésus. Servir sans aimer devient une trahison subtile : celle de remplacer la tendresse par la performance. L’intimité, au contraire, donne sens et équilibre à toute œuvre.

Dans l’histoire de Marthe et Marie (Luc 10:38-42), Jésus rappelle que la meilleure part n’est pas l’agitation, mais l’écoute. Une minute dans la gloire vaut mille heures de travail. Les vrais serviteurs, ceux qui changent les atmosphères, sont des amoureux. Une Marie de Béthanie fait plus en versant un parfum que mille Marthe affairées. Car un cœur brûlant d’amour porte une fécondité que l’effort ne peut imiter.

Dieu ne cherche pas des employés, ni des mercenaires du royaume. Il cherche des amis, des épouses, des partenaires de son cœur. C’est pourquoi le succès selon Dieu n’a rien à voir avec la taille d’un ministère ou le nombre de miracles accomplis. Le seul critère céleste, c’est l’amour. Connaître Dieu et être connu de lui : voilà la mesure réelle de la maturité spirituelle.

Le danger des dons sans intimité est grand : on finit par croire que la présence de la puissance équivaut à la présence de la personne. Mais l’amour de Dieu ne se remplace pas par un don, et son regard ne se gagne pas par une performance. Ce qu’il désire, c’est une relation vivante, constante, pure. Il ne suffit pas de faire pour lui, il faut demeurer en lui (Jean 15:4-5). Tout le reste en découle.