Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

Dans le texte proposé pour aujourd'hui, un homme s'approche de Jésus et lui demande ce qu'il doit faire de bon pour avoir la vie éternelle (Matthieu 19.16). Voici la deuxième partie de la réponse de Jésus : "Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements." (Matthieu 19.17 NVS78P) Comme l'homme lui demande davantage de détails, Jésus cite 5 des 10 commandements et termine par "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." (Matthieu 19.19 NVS78P)

La réponse de l'homme est stupéfiante : "J'ai gardé tout cela, que me manque-t-il encore ?" (Matthieu 19.20 NVS78P) Voilà un homme (jeune ! il est encore plein d'illusions sur lui-même !) pour qui "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" semble non seulement une mission possible, mais même une mission facile et même une mission déjà accomplie ! Il se dit prêt à passer à la suite. "Aimer son prochain ? OK ! Quoi d'autre ?"

Jésus va alors lui faire passer un test qui va révéler ce qu'il en est vraiment de son observation des commandements : "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, et suis-moi." (Matthieu 19.21 NVS78P)

Si vraiment l'homme aime son prochain comme lui-même, il devrait être capable sans difficulté de faire quelque chose de significatif pour les pauvres. Les pauvres font partie de ces catégories de personnes qui mettent à l'épreuve la réalité de notre amour - parce que, souvent, avec eux, l'amour nous coûte et ne nous rapporte pas grand-chose. C'est pareil avec nos ennemis (et paradoxalement aussi avec les membres de notre propre famille).

Et le jeune homme s'en va tout triste (Matthieu 19.22). Ses "grands biens" sont plus importants pour lui que les personnes. Plus importants que les pauvres...

Et surtout plus importants que Jésus. Car Jésus ne demande pas à l'homme de tout donner pour les pauvres dans une perspective humaniste mais dans la perspective de le suivre lui.

Nous avons cité la deuxième partie de la réponse de Jésus à la question initiale du jeune homme. Voici la première partie : "Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ? Un seul est bon." (Matthieu 19.17 NVS78P) Jésus demande un engagement radical : l'homme n'a pas compris à qui il avait affaire. Jésus est le Seigneur, il est Dieu lui-même, il s'agit de tout abandonner pour le suivre lui, pas de demander son avis de "Maître" sur une question existentielle.

Si le jeune homme n'est pas capable de faire quelque chose de significatif pour les pauvres quand cela lui est demandé, c'est qu'il n'aime pas son prochain comme lui-même mais c'est surtout qu'il n'a pas compris que Jésus est plus précieux que ses possessions matérielles. C'est surtout parce qu'il n'aime pas Dieu de tout son cœur.

Pour réfléchir et mettre en pratique

Qu'aurait dû faire le jeune homme en entendant la réponse de Jésus de vendre tout ce qu'il possédait et de le donner aux pauvres puis de le suivre ? Peut-être aurait-il dû se mettre à genoux et dire : je ne suis pas capable de faire cela mais toi aie pitié de moi ! Jésus dit à ses disciples que tout est possible à Dieu (cf. Matthieu 19.26). Y a-t-il des impossibilités dans notre vie que nous devrions apporter à Dieu ? Et si nous le faisons, se pourraient-ils que des personnes qui vivent dans la pauvreté en bénéficient ?