Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

La Bible raconte l'histoire de l'amitié entre David et Jonathan en disant que Jonathan aimait David "comme lui-même" (1 Samuel 18.1 et 3 NVS78P - l'expression n'est pas la même que dans le commandement et signifie plus littéralement "comme sa propre âme") et en montrant l'attachement de David pour Jonathan (cf. par exemple 1 Samuel 20.41 et le chant qu'il a composé lors de la mort de Jonathan en 2 Samuel 1.17-27).

Sachant que la royauté allait s'éloigner de sa famille, Jonathan avait fait promettre à David de garder sa bienveillance envers les siens quand il serait roi (1 Samuel 20.14-15). Cela n'avait rien d'évident : pour se protéger d'éventuels rivaux, un roi pouvait facilement être tenté de tuer même ses proches et plus encore ceux qui se rattachaient à la famille régnante précédente.

Mais David tient sa parole : il recherche activement s'il y a quelqu'un de la famille de Saül "pour que j'use de bienveillance envers lui à cause de Jonathan" (2 Samuel 9.1 NVS78P). Et il trouve un homme handicapé, boiteux des deux pieds, Mephibocheth. La Bible raconte ce qui s'était passé : "Il était âgé de cinq ans, lorsqu'arriva de Jizréel la nouvelle (de la mort) de Saül et de Jonathan ; sa nourrice l'avait pris pour s'enfuir. Dans sa précipitation, il tomba et resta boiteux..." (2 Samuel 4.4)

Mephibocheth, a priori, est un exemple d'histoire de vie gâchée, sacrifiée. Mais tout va changer pour lui parce que David va lui faire du bien par égard pour son ami mort. L'amour du prochain vécu entre David et Jonathan va se reporter sur Mephibocheth à la génération suivante.

Pour réfléchir et mettre en pratique

L'histoire de Mephibocheth peut nous faire réfléchir à plusieurs niveaux :

• Elle nous montre que le prochain, ce n'est pas seulement celui qui nous est proche mais que cela peut être celui qui est proche de celui qui nous est proche !
• Elle nous apprend à regarder au-delà des a priori défavorables : David n'a pas vu en Mephibocheth le membre d'une famille royale rivale, ni le handicap dont il était porteur, alors que Mephibocheth lui-même se présente comme "un chien mort" (2 Samuel 9.8). Il a vu en lui le fils de son ami.
• Sommes-nous capables de voir au-delà des a priori défavorables et de faire du bien à quelqu'un à cause de l'amour du prochain expérimenté avec quelqu'un d'autre, par fidélité à sa mémoire et à son héritage ? Plus profondément encore : sommes-nous capables de faire du bien à quelqu'un à cause de Jésus ?