Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

Le début du livre du prophète Ésaïe est très rude. Il fait partie de ces textes bibliques qu'il peut être difficile de lire, auxquels on ne revient pas spontanément pour y chercher du réconfort ou même de la nourriture spirituelle.

Pourtant, il a quelque chose d'extrêmement important à nous dire : non seulement l'amour pour Dieu et l'amour pour le prochain vont ensemble mais notre comportement envers notre prochain est un test de l'authenticité de notre amour pour Dieu.

Oui, en un sens, on peut dire que le commandement d'aimer Dieu est "plus important" que celui d'aimer notre prochain parce que Dieu doit avoir en tout la priorité. Mais nous pouvons facilement aimer Dieu dans notre imagination et nous contenter de rites creux pour nous approcher de lui.

Avec le prochain, c'est plus difficile : il est présent "en chair et en os". Parfois il nous irrite, d'autres fois il est en position de faiblesse et nous pouvons être tentés de le maltraiter ou de le négliger.

Dans Ésaïe 1.9-20, le prophète parle d'un peuple qui célèbre un culte grandiose : multitude de sacrifices de béliers, de taureaux, d'agneaux, de boucs (Ésaïe 1.11), encens, jours sacrés (Ésaïe 1.13-14), prières (Ésaïe 1.15). Mais Dieu ne supporte rien de tout cela : avec le sang des sacrifices, il y a aussi le sang des crimes (Ésaïe 1.13 et 15) ; à côté du culte, il y a une vie quotidienne marquée par des actions mauvaises (Ésaïe 1.16).

A la place, Dieu demande de faire le bien. Il précise en particulier : "Faites droit à l'orphelin, / Défendez la veuve." (Ésaïe 1.17 NVS78P) La sainteté du cœur doit aller avec la sainteté extérieure du culte. La sainteté dans la relation avec Dieu doit aller avec la justice dans la relation avec le prochain.

Pour réfléchir et mettre en pratique

Est-ce qu'il nous arrive de développer certaines disciplines spirituelles dans notre vie tout en ayant une attitude insensible ou indifférente envers notre prochain et notamment envers les droits du pauvre ? Si c'est le cas, nous ne devrions pas l'accepter mais nous devrions nous en repentir et pour cela écouter le message de grâce de notre texte : "Venez donc et plaidons / Dit l’Éternel. /Si vos péchés sont comme le cramoisi, / Ils deviendront comme la neige ; / S'ils sont rouge comme l'écarlate, / Ils deviendront comme de la laine." (Ésaïe 1.18 NVS78P) C'est là le trésor que nous recevons en Jésus-Christ.