Hébreux Introduction
Introduction
La lettre aux Hébreux est l’une des plus longues et des plus importantes du Nouveau Testament.
De son auteur, qui ne se nomme pas, on peut seulement dire que c’est un chrétien d’origine juive (« nos ancêtres » 1.1) versé dans la connaissance de l’Ancien Testament et, en particulier, du rituel décrit dans le livre du Lévitique. L’Evangile lui est peut-être parvenu par l’intermédiaire des premiers témoins (2.3).
Il s’adresse à des Juifs convertis, comme lui, membres d’une Eglise qui lui est familière, à laquelle il espère rendre bientôt visite (13.19 et 23). La plupart des exégètes proposent Rome comme lieu de destination de la lettre (cf. 13.24). C’est là en tout cas que l’on trouve les premières traces de cette lettre (dans la lettre de Clément de Rome en 95-96). La mention de la persécution en 10.33-34 pourrait se rapporter à l’édit de l’empereur Claude en 49, qui chassa, pour quelques années, les Juifs de Rome. La lettre pourrait dater de 60-64.
L’auteur définit son écrit comme une « lettre d’encouragement » (13.22) ; de fait, recommandations et avertissements entrecoupent le développement doctrinal. Il semble en effet que ses interlocuteurs soient en butte à une opposition croissante. Les nombreuses mises en garde contre l’abandon de la foi (2.1-4 ; 4.1-11 ; 6.4-6 ; 10.26-31) qui s’insèrent dans une démonstration suivie de la supériorité de Christ sur les anges (chap. 1 et 2), sur Moïse et Josué (3.1 à 4.13) et sur les grands-prêtres de l’ancienne alliance (4.14 à 8.13) laissent à penser que ses destinataires étaient tentés de retourner au judaïsme. L’auteur leur montre la supériorité du sacrifice de Christ, accompli une fois pour toutes, sur ceux de l’ancien Israël (9.1 à 10.18).
Pour les encourager, il leur donne en exemple les hommes de l’ancienne alliance qui avaient déjà la foi (chap. 11). Il les invite à garder « les yeux fixés sur Jésus » (12.2), modèle de persévérance dans l’adversité.
Cette lettre est fondamentale pour la compréhension du sens des institutions cultuelles de l’ancienne alliance, en particulier des sacrifices, qui préfiguraient le sacrifice de Christ, accompli une fois pour toutes.
Elle contient aussi des encouragements précieux qui gardent toute leur force pour les hommes de notre temps : « Nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de compatir à nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tout point comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance… » (4.1 et 16).
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La Bible du Semeur®
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Hébreux INTRODUCTION À L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX
INTRODUCTION À L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX
(Ga 4:9. Jn 19:30. Col 2:10, 17.)
L’auteur de l’Épître aux Hébreux n’est pas connu. Il existe une tradition ancienne qui l’attribue à l’apôtre Paul. Mais son style oratoire est profondément différent de celui de Paul. Il serait donc mieux de considérer l’épître comme elle se présente. La mention «Ceux d’Italie vous saluent» (13:24) laisse supposer que l’épître a été écrite d’Italie, probablement de Rome, ce qui fait penser à l’apôtre. Voici d’ailleurs la structure de cette épître:
1. Le Fils par lequel Dieu s’est révélé pour sauver le monde est supérieur aux anges 1:1–2:18
2. Jésus est supérieur à Moïse; ne pas imiter l’incrédulité des anciens Israélites 3:1–4:13
3. Jésus, souverain sacrificateur au sacerdoce semblable à celui de Melchisédek et au sacrifice parfait 4:14–10:39
4. La foi: définition et exemples tirés de l’Ancien Testament 11:1-40
5. Persévérance et sanctification dans la foi 12:1–13:17
6. Vœux et salutations finales 13:18-25
L’Épître aux Hébreux n’a ni introduction, ni conclusion selon les formules épistolaires bien connues, munies d’indications sur l’expéditeur et les destinataires (voir Rom 1:1-7; 1 Cor 1:1-3; Gal 1:1-5; Éph 1:1-2 par exemple). Cette lacune pose la question de la place de cet écrit parmi les épîtres. Malgré ce défaut, son caractère pastoral et les instructions théologiques et christologiques alternant avec des exhortations éthiques et ecclésiastiques, lui confèrent bien les marques d’une épître.
Le terme «Hébreux» qui apparaît dans le titre permet d’identifier les destinataires sans être d’une clarté absolue. La critique interne du livre permet de le préciser. En lisant le texte, on comprend, sans que cela soit clairement écrit, qu’il s’adresse à des chrétiens d’origine juive, qui correspondent logiquement à ce titre. C’est à cette catégorie de chrétiens que l’auteur applique la quasi-totalité de son message, qui se résume ainsi: Jésus-Christ accomplit, comme le souverain sacrificateur par excellence, tout l’ordre sacrificiel et cultuel de l’Ancien Testament.
Le message de l’Épître aux Hébreux porte donc sur l’œuvre sacrificielle du Christ. Jésus est le souverain sacrificateur qui dépasse tous ceux de l’ancienne Alliance qui l’on précédé: «Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses sans commettre de péché» (voir 4:14-15).
Pour étayer le message central de l’épître, l’auteur distingue le monde impérissable et éternel des réalités célestes du monde des réalités sensibles que nous connaissons. C’est dans le monde céleste que Christ accomplit le ministère de souverain sacrificateur. Les éléments cultuels du temple du temps de Jésus furent des images du véritable culte et du sacrifice parfait.
On a longtemps hésité à admettre l’Épître aux Hébreux parmi les livres canoniques parce que le style littéraire et la pensée qui s’y incarnent ne sont pas de l’apôtre Paul à qui elle est attribuée. Les conjectures, en somme infructueuses, au sujet de l’auteur de cette œuvre ont fait dire à Origène que Dieu seul savait qui en était l’auteur. Les caractéristiques qui en émanent permettent de le décrire comme un chrétien cultivé, d’un esprit vif, maîtrisant la langue grecque et capable de pratiquer l’exégèse juive de type paulinienne. Quant aux destinataires, il s’agit de Juifs devenus chrétiens.
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