1 Pierre Introduction
Introduction
La Première lettre de Pierre est une lettre circulaire envoyée à des chrétiens nouvellement convertis de la région d'Asie Mineure (Turquie actuelle). Leur entourage est hostile. La lettre veut fortifier leur espérance : les souffrances sont à vivre en union avec le Christ et seul un rayonnement par l'exemple peut toucher leurs adversaires. « Faire le bien » encore et toujours, tel est son refrain.
L'essentiel
La salutation du début est solennelle (1.1-2). La première partie (1 Pi 1.3–2.10) expose le projet de Dieu qui appelle chacun à être « saint » ; en découle une compréhension de la vie chrétienne qui culmine dans la belle image des « pierres vivantes ». La deuxième partie (2.11–3.12) conseille des attitudes exemplaires, fondées sur le Christ, de façon à être un bon citoyen, un bon esclave ou une bonne épouse. La troisième partie (3.13–4.11) pousse à rendre compte de l'espérance dans la société actuelle, sachant que Dieu est le juge des vivants et des morts. La quatrième partie (4.12-19) déploie une promesse de bonheur pour ceux qui sont persécutés alors qu'ils font le bien. La conclusion (5.1-11) encourage les personnes âgées comme les jeunes gens à tenir bon. Tout se termine par une dernière salutation (5.12-14).
La lettre est-elle de l'apôtre Pierre ? Certains le soutiennent. D'autres pensent à un disciple de la fin du 1er siècle qui se réclame de l'autorité de Pierre – la pratique est alors courante. Quoi qu'il en soit, la caractéristique des destinataires est qu'ils sont « immigrés », « dispersés » dans un environnement qui ne leur est pas favorable. Or, cette situation devient le lieu de la grâce de Dieu ! En effet, plongés dans ce monde, ils peuvent montrer leur différence et témoigner de l'Évangile, la bonne nouvelle de Dieu. Certes, l'appel à faire le bien paraît aujourd'hui marqué par un certain conformisme social. D'autres conformismes les ont remplacés. Nous sommes invités à « faire bouger les lignes » de la société par l'exemple et l'amour fraternel, le regard fixé sur le Christ. C'est le Christ qui donne du sens aux difficultés traversées, à notre bonne conduite, à notre espérance.
L'auteur définit alors l'Église par une image originale : établis sur le Christ « pierre vivante rejetée », les chrétiens sont les pierres vivantes d'un édifice spirituel (2.5). Dans la suite du peuple d'Israël au mont Sinaï, ils forment « la lignée choisie, la communauté royale de prêtres, la nation qui appartient à Dieu, le peuple qu'il a fait sien » (2.9). Ils sont les témoins auprès des êtres humains de l'amour de Dieu.
Pour aller plus loin
La lettre est envoyée, entre autres, aux chrétiens de Bithynie. Or, au début du 2e siècle, le procureur de Bithynie s'appelait Pline le Jeune. De lui, nous avons une correspondance avec l'empereur Trajan. Elle témoigne, d'une part, de la répression qui commence à s'abattre sur les groupes chrétiens et, d'autre part, de la présence dans ces groupes de femmes esclaves qui assument une fonction de responsables. Pline reconnaît que le seul chef d'accusation que l'on peut retenir est l'attachement des chrétiens au nom de Jésus et à leur foi. La Première lettre de Pierre rejoint cette description de gens humbles et persécutés dans cette région de l'Empire romain. Elle s'adresse à des personnes de milieu populaire – parmi eux, il y a des esclaves – et elle les invite à se faire accepter dans la cité, mais aussi à tenir bon dans les épreuves, à l'image du Christ serviteur (2.21-25).
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