Aimer son prochain ? Mission possible !Exemple

L'histoire de Jonas est l'une des plus connues de la Bible. Le prophète reçoit l'ordre d'aller à Ninive et part dans la direction opposée. Après avoir été rattrapé par Dieu, il finit par obéir et il annonce aux Ninivites leur destruction prochaine.

Or les Ninivites se repentent ! Et le chapitre 3 du livre de Jonas finit par ces mots : "Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise conduite. Alors Dieu regretta le mal qu'il avait résolu de leur faire et il ne le fit pas." (Jonas 3.10 NVS78P)

Jonas prêche et ses auditeurs prennent son message au sérieux - même le roi. Quel prédicateur ne rêverait pas d'un pareil succès ? Mais Jonas est furieux et il va jusqu'à reprocher à Dieu sa bonté (cf. Jonas 4.2).

Pour le lecteur d'aujourd'hui, le livre de Jonas a quelque chose de comique, surtout dans le dernier chapitre. Vu de loin le comportement du prophète est un peu ridicule. Jonas a l'air d'un nationaliste étroit qui n'est pas content que Dieu soit bon avec les autres.

En réalité, l'histoire est un peu plus compliquée : l'histoire et l'archéologie nous apprennent que le peuple assyrien se comportait de manière réellement horrible avec les autres peuples. C'est facile pour nous de faire la leçon à Jonas parce que nous n'avons jamais vécu sous la menace assyrienne.

Face à un empire malfaisant, est-il encore possible d'aimer ? Dans notre monde aussi, il y a des personnes, des systèmes, des pays, des entreprises, des pouvoirs qui broient les plus faibles, qui exploitent les pauvres, qui persécutent les chrétiens, qui cherchent leur intérêt aux dépens des autres. Quelle est notre réponse ? Est-ce que tout ce que nous savons faire c'est haïr, dénoncer, avoir peur, espérer la destruction de nos ennemis ? Ou est-ce que le livre de Jonas pourrait nous montrer une autre voie à nous aussi ?

Pour réfléchir et mettre en pratique

Dans le monde tel qu'il est, il peut être important de bien distinguer les oppresseurs et les opprimés et de nous solidariser avec les opprimés. Mais nous ne devrions pas poser une division infranchissable entre deux groupes d'humains et nous mettre en mode "combat" contre ceux que nous considérons comme les mauvais de l'histoire - pas même en nous défoulant contre eux sur les réseaux sociaux. Que pourrions-nous faire pour montrer concrètement que nous croyons en un Dieu qui fait grâce et qui est compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance, et qui regrette le mal (cf. Jonas 4.2) ? Est-ce que cela pourrait changer notre comportement social ?