L'accueil de l'étrangerExemple

Les questions liées aux migrations et à l’accueil de l’étranger sont brûlantes aujourd’hui et provoquent des discussions parfois vives. La Bible nous apporte sa lumière sur ce sujet parfois de manière indirecte par des éléments des histoires qu’elle nous raconte ou par les conséquences des grandes vérités qu’elle affirme sur Dieu et sur l’être humain ou encore sur Jésus et sur l’Église.

Le deuxième livre de la Bible prend la suite de l’histoire racontée dans la Genèse : la famille de Jacob est venue s’installer en Égypte à l’occasion d’une famine et a bénéficié de la place qu’y avait acquise Joseph. « Les Israélites furent féconds, proliférèrent, se multiplièrent et devinrent de plus en plus puissants. Et le pays en fut rempli. » (Exode 1.7) D’une famille de migrants de quelques dizaines de personnes, nous arrivons maintenant à un peuple.

Pour le pays d’accueil, cela change la donne. En réalité, dès le livre de la Genèse on trouve des notes un peu inquiétantes comme celle qui dit que « les Égyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux, parce que les Égyptiens ont cela en horreur » (Genèse 43.32) et cette autre : « … vous habiterez dans le pays de Gochên, car tous les bergers de petit bétail sont en horreur aux Égyptiens. » (Genèse 46.34) Quel que soit leur sens exact (s’agissait-il de questions religieuses ?), elles disent quelque chose de la limite de l’accueil auquel les Israélites pouvaient s’attendre en Égypte.

Mais maintenant, l’hostilité est ouverte : face au nombre, le roi a peur et réduit les Israélites aux travaux forcés. Malgré cela, ils continuent à croître et, dit le texte, l’on eut de l’aversion ou de la hantise par rapport aux Israélites (Exode 1.12). S’ensuit ce que l’on appellerait aujourd’hui une politique de type « génocidaire » : ordre est donné de faire mourir systématiquement les nouveau-nés garçons (Exode 1.16).

Combien ce récit paraît actuel ! Il nous dit quelque chose des réactions extrêmes qui peuvent se produire face aux migrations : la peur d’abord. Puis celle-ci, si elle est mal gérée, engendre d’horribles injustices.

On peut discuter des mesures politiques à prendre en termes d’immigration mais ce n’est pas notre sujet ici. Soulignons simplement que rien ne peut justifier l’oppression de l’étranger et que la peur ne se traite bien qu’en écoutant Dieu nous dire en Jésus : sois sans crainte.

L’histoire d’Israël, cependant, dépasse ces réalités : le peuple d’étrangers esclaves en Égypte nous révèle quelque chose de la situation de l’humanité aliénée de Dieu et esclave du péché. La méchanceté des Égyptiens nous parle de l’opposition de l’humanité à Dieu et à son peuple. Mais l’accueil que Dieu réserve en Christ à des pécheurs, à la base « étrangers aux alliances de la promesse » (cf. Éphésiens 2.12), ne nous pousse-t-il pas à réviser notre attitude face aux étrangers dans notre pays quels qu'ils soient ?