En quête de notre identité d’enfants de Dieu - Grégory TurpinExemple

Un Père patient

Dans ma vie, j’ai été souvent le fils cadet de la parabole du Fils prodigue, qui quitte son père et dilapide sa fortune, ingrat et prêt à me perdre dans les plaisirs égoïstes et les addictions.

Mais depuis que je suis revenu à Dieu, j’ai tendance à m’identifier au fils aîné qui n’a pas mieux compris quel est vraiment l’amour du Père. Dans la parabole, le fils aîné est en colère : il trouve injuste que son petit frère soit aussi bien accueilli, malgré sa trahison, alors que lui, qui a toujours été obéissant pour mériter l’amour du Père, n’a jamais expérimenté de telles démonstrations d’amour. Il refuse même d’entrer dans la maison de son Père et de se réjouir, rongé par la jalousie et l’incompréhension.

Moi aussi, je suis parfois jaloux des autres. Moi qui connais l’amour du Père, il m’arrive de voir d’autres personnes être bénies, réussir dans leur ministère et me demander pourquoi, moi, j’ai tant de mal. Je ne me sens pas à la hauteur, j’ai l’impression que je dois toujours en faire plus pour être accepté. Dans ces moments-là, je ne me considère pas comme un fils, je redeviens un orphelin. 

Le fils cadet, une fois pardonné, entre dans la maison du Père et ne se pose plus de questions : son père l’aime, il n’a pas à mériter son amour. Il festoie avec lui et accepte ses cadeaux. Le fils aîné, alors qu’il vit tout près du Père, n’éprouve pas le même sentiment d’appartenance, il n’a pas compris que ce qui est au Père lui appartient aussi (1 Jean 3: 1). Il est sans cesse dans l'attente d'une bénédiction paternelle, qu'il a déjà reçue en réalité : "Au long du jour, le Seigneur m'envoie son amour ; et la nuit, son chant est avec moi, prière au Dieu de ma vie." (Psaumes 41:9 *Version AELF)

J’ai beau avoir donné ma vie au Seigneur, croire en Lui, L’aimer et chercher à Le servir fidèlement, cela ne signifie pas nécessairement que je suis entré dans la maison du Père… Tout comme le fils aîné de la parabole qui n’a pas compris la vérité que le Père lui annonce : "Mon enfant, toi tu es toujours avec moi, tout ce qui est à moi est à toi."

Souvent, quand on se te tient tout près du Père, mais qu'on sent qu'on manque d’intimité avec lui, on essaye de progresser par ses propres forces, tout seul, sans puiser dans les provisions du Père. On cherche à faire le bien, à mériter le salut à la force du poignet et on s'épuise. On risque alors d’abandonner le combat ou de stagner dans sa relation avec Dieu. 

"Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte jusqu’en ta demeure." (Psaumes 42:3 *Version AELF)

Seigneur, donne-moi la grâce de me laisser aimer et de T’adorer en esprit et en vérité. Aide-moi à accepter ton amour inconditionnel et à ne plus me perdre dans les écueils de la jalousie et de l’orgueil.